Samedi 9 mai 6 09 /05 /Mai 19:35

VI

IV

 

 

 

 

 

 

 

 

     Bien évidemment, Eugénie n’eut conscience d’avoir rêvé qu’à son réveil. Elle s’abandonna donc toute entière à la toute puissance de cette nouvelle réalité onirique.

     Le cadre de ce nouveau rêve était un pensionnat pour jeune femme de bonne famille dans l’ouest huppé et catholique de l’Ile de France, à la fin du dix neuvième sicèle – ou au début du vingtième. Bien qu’une mère supérieure était en charge de la discipline, ce n’était pas à proprement parler un établissement religieux.

     Eugénie y suivait une éducation sans faire de remous. Elle était sage, appliquée, sérieuse. Elle entretenait des relations courtoises avec ses consœurs mais n’avait pas lié d’amitié particulière avec l’une d’elles. Les choses changèrent quand arriva Sarah. Elle était, vous vous en doutez bien, l’exact portrait de Charlotte. Cette mystérieuse inconnue s’était translaté depuis la réalité d’Eugénie jusque dans ses rêves.

     Sarah arriva au début du printemps, alors que les couleurs revenaient dans le parc et dans les jardins du pensionnat. Les deux jeunes femmes se remarquèrent tout de suite. Trois jours après son arrivée, comme par enchantement, elles se retrouvaient l’une à côté de l’autre à la messe.

     Sarah mi délibérément sa cheville au contact de celle d’Eugénie. Ou du moins était-ce l’impression qu’avait cette dernière. Durant toute la durée de l’office, ce contact, même à travers leurs bas et jupes, rayonna une douce chaleur dans le corps d’Eugénie. Elle suivi la messe sans y prêter attention, prise d’une incompressible envie de sourire et de savourer le moment.

     Quelques jours plus tard, lors d’un week end prolongé, alors que bon nombres des pensionnaires étaient en famille, Eugénie et Sarah s’en allèrent de part le parc. Cette dernière ne le connaissait qu’à peine. Elle était ravie de s’y promener avec son amie. Pour tout bagage, elles avaient un panier contenant une frugale collation, préparée par les cuisinières.

     « Peut-être tomberons nous sur des hommes ! s’amusa-Sarah avant de se mettre en marche. »

     Ces propos assombrirent un instant Eugénie. Non, définitivement, elle ne voulait pas d’homme. Ni de femme. Personne hormis elle et son amie.

     Dès qu’elles eurent dépassés les jardins, la main d’Eugénie coula le plus naturellement du monde vers celle de Sarah. Le contact de sa peau, en l’électrisant, lui fit prendre conscience de son geste. Une rougeur l’envahit, rougeur dut autant à une diffuse sensation de honte qu’à une vague de plaisir.

     A vrai dire, toute entière accaparée par la présence de son amie et le contact de leurs mains, Eugénie eut été bien en peine de dire si elles avaient parlé ou non jusqu’à ce qu’elles arrivent au bord d’un étang.

     C’était un petit morceau de paradis. Une petite grève de cailloux fins permettait de se tremper les pieds. Des roseaux l’encerclaient, que le vent faisait doucement bruire. Quelques oiseaux s’y faisaient entendre. Un magnifique saule pleureur, à deux mètres de la berge, faisait traîner ses branches à la surface de l’eau et faisait office d’ombrelle naturelle.

     « On dirait l’endroit tout droit sorti d’une gravure d’un livre de contes. C’est magnifique ! s’exclama Sarah.

     - Oui ! approuva Eugénie. Nous serons très bien pour manger ici. »

     Disant cela, elle se posa dans l’herbe sous le saule pleureur. Sa robe se gonfla d’air alors qu’elle gagnait le sol, formant comme une bulle d’étoffes et de broderies autour d’elle.

     « Porter autant d’habits alors qu’il faut aussi doux, n’est-ce pas dommage ? demanda Sarah ne laissant traîner son regard dans celui de son amie.

     - A l’ombre, ça va, répondit-elle en baissant délicatement les yeux.

     - Mais je n’ai pas envie d’ombre, Eugénie. Je veux du soleil et de la chaleur. Alors aide-moi, s’il te plait. Détache une ou deux épaisseur de cette envahissante robe. »

      Joignant l’acte à la parole, elle pénétra à son tour sous le saule pleureur et se tourna pour présenter son dos à Eugénie. Son regard descendit . Elle vit plusieurs nœuds et attaches.

     Ses mains suivirent son regard. Elles s’emparèrent des extrémités de la robe de son amie. Elles les tirèrent. Ainsi faisant, l’odeur de Sarah envahi l’esprit d’Eugénie – qui avait le nez presque dans ses cheveux. Arrivée à la troisième épaisseur, Sarah posa ses mains sur les siennes et tourna la tête. Leurs bouche n’étais qu’à quelques centimètres ; Son regard était pleine de malice, comme si tout n’était pour elle que jeu et divertissement.

     « Tu as raison, Eugénie, enlève les jusqu’au dernier. »

     Et jusqu’au dernier, elle s’exécuta. La voix de Sarah, son timbre sensuelle, la proximité de son visage, tout l’envoûtait et rendait inutile toute résistance à sa demande.

     Elle fit encore glisser deux épaisseurs puis se recula pour contempler son amie. Le dernier jupon révélait les bas de soie de Sarah, le galbe de ses jambes ainsi que ses fesses, blanches et lisses sous la fine couche de coton. Cette vue lui arracha un soupir de délice.

     « Tu aimes mes fesses, on dirait ? »

     Quand Eugénie releva son regard, elle eut l’impression que celui de Sarah était fixé sur son visage depuis longtemps. Comme si elle aimait la voir regarder son postérieur.

     « Si tu veux les voir, tu peux soulever ce jupon. Cela ne me dérange pas le moins du monde.

     Sa voix était autant aussi impérieuse qu’espiègle. Eugénie, suivant cette injonction ainsi que son désir, se mit a genoux pour saisir le bas du jupon et le relever. Ses doigts frôlèrent la peau de son amie. Le contact fut, une fois de plus, intense et électrique. Eugénie en ferma les yeux.

     Puis ses doigts firent glisser le dernier jupon. A hauteur des genoux, ils eurent une hésitation.

     « Qu’y a-t-il Eugénie ? Tu ne veux pas voir mes fesses ? Tu as peur ? »

     Non, pensa-t-elle en reprenant son action là où elle l’avait laissé. Elle ne s’était pas arrêté par peur ou par honte. Bien au contraire. Elle s’était arrêté pour savourer les vagues de plaisir qui venaient lécher son cœur, pour savourer ce moment d’intimité avec son amie, pour mieux reculer avant de sauter… Eugénie ne se rendit pas compte tout de suite que son amie continuait à lui parler.

     « … la peur est quand il y du danger, Eugénie. Entre nous, il ne peut y avoir de danger. Juste du plaisir. J’ai envie que tu soulève mes jupons, j’ai envie que tu vois mes fesses, j’ai envie que tu les embrasses, que tu les caresses. Et je sais que toi aussi, tu en as envie.

     - Oui, Sarah, j’en ai envie dit-elle dans un souffle, avant de dévoiler les dites fesses. »

     Le jupon  dévoila deux lunes blanches et rondes, deux formes parfaites et douces, deux fesses à la peau laiteuse et soyeuse.

     Hypnotisée par ces deux formes, Eugénie ferma les yeux et se pencha jusqu’à déposer un baiser sur l’une d’elles, la gauche. Une onde de plaisir la parcourut, depuis ses lèvres jusqu’à son sexe. Sa respiration se fit encore plus fébrile. Elle embrassa la seconde. Elle mit ses mains sur ses cuisses pour les remonter jusqu’à la naissance de cette délicieuse croupe. Elle déposa un second baiser sur la seconde fesse. Elle savourait chaque seconde de contact avec cette peau. Elle aurait voulu que jamais ne s’arrête ce moment d’intimité avec son amie.

     « Glisse ta main entre mes cuisses, Eugénie. Va toucher mon con. Viens voir comme tu m'as rendue humide. »

     Comme pour renforcer son invitation, Sarah descella un peu ses jambes pour offrir un meilleur accès à son intimité. 

     Avant d’aventurer ses doigts, Eugénie contempla un instant le spectacle des lèvres intimes de son amie qui s’offraient au bout du tunnel de chair fait de la chair de ses cuisses. Une très légère toison en nimbait l’accès.

     Jamais elle n’avait autant perdu le contrôle d’elle-même. Jamais elle n’avait autant suivi la voix de quelqu’un. Jamais elle n’avait autant eu envie de faire ce qu’on lui avait dit de faire.

     Sa main se fraya un chemin entre les cuisses de son amie. Elle arriva jusqu’à la moiteur de son intimité. Ce contact chaud et humide, ce plaisir irradiant de chaleur, cette douceur la conquirent définitivement.

     Ses doigts explorèrent le sexe de Sarah, se frayèrent un chemin entre ses lèvres, vers son bouton de plaisir. Eugénie semblait connaître la géographie du plaisir de son amie. Elle savait où et comment la caresser. A tel point que Sarah se déplaça quelque peu pour s’appuyer contre l’arbre et, ainsi, mieux s’offrir aux doigts experts d’Eugénie.

     « On dirait que tu connais ma chatte par cœur. Tes doigts ma chérie… Ils sont… Ils me font tant de bien. Continue comme cela. Doigte-moi, explore-moi. Ma chatte est à toi. »

     Eugénie joignit à ses doigts des baisers sur les fesses de son amie. C’était elle qui caressait, c’était elle qui faisait jouer ses doigts en son amie mais, pourtant, elle avait la diffuse impression de suivre ses ordres, de faire selon les désirs de son amie, qui continuait à parler, de sa voix langoureuse autant que précise.

     « Continue à me caresser, s’il te plait. Ensuite, nous déferons nos corsages. Tu verras, mes seins sont encore plus sensibles que mon con. Je vais haleter de plaisir quand tu les embrasseras.

     - Oui Sarah, tout ce que tu veux. »

     Ce oui avait un délicieux goût d’abandon. La volonté de son amie, ses désirs, ses envies bornaient à présent les siens, les cadraient, les dirigeaient. Elle s’en remettait parfaitement à son amie pour les guider le plus loin possible sur la voie du plaisir.

     Malheureusement, alors qu’elles étaient toutes deux agenouillées l’une en face de l’autre, alors que Sarah dégrafait le corsage d’Eugénie pour en faire jaillir deux seins d’albâtre, fermes et généreux, le rêve prit fin. Le choc fut brutal et douloureux.

     Eugénie ouvrit les yeux, peinée et malheureuse. Elle ne comprit pas tout de suite pourquoi elle avait été projetée hors de son rêve. Son réveil lui apprit qu’il était presque quatre heures du matin. Elle se recroquevilla sous ses draps, en proie à la confusion et à la tristesse. Elle aurait voulu que jamais ne cesse ce rêve. Elle désirait plus que tout rejoindre Sarah/Charlotte sous le saule pleureur, au bord de l’étang. Elle n’eut pas besoin de descendre une main entre ses cuisses pour savoir qu’elle était encore plus excitée que lors du précédent rêve.

     Puis un second éclair déchira le silence de la nuit, bientôt suivi du crépitement d’une pluie battante et soudaine. Voilà donc ce qui l’avait tiré hors du pensionnat. Le ciel était d’humeur colérique.

     La peur primaire, incontrôlable qui s’empara d’elle en entendant cette débauche de puissance ne fit que renforcer son envie de se réfugier dans son rêve.

     Alors, fermant les yeux avec force, se pelotonnant sur elle-même, Eugénie pensa à Sarah/Charlotte, s’abandonna dans le souvenir encore vif de son rêve. Elle n’espérait qu’une chose, le retrouver. Elle n’aspirait qu’à une chose, rejoindre son amie.

 

     Ce qu’elle fit mais en un tout autre lieu que l’étang où elles avaient commencer à jouer ensemble, à un tout autre moment que ce délicieux début d’après midi printanier. Il faisait presque nuit et elles étaient à l’intérieur. Dans une grande salle. Dans le réfectoire principale du pensionnat. C’était l’heure du diner. Toutes les jeunes femmes étaient là, ainsi que la mère supérieure et les demoiselles commises au service. Par souci d’économie, seuls quelques candélabres illuminaient de proche en proche la longue table autour de laquelle avaient pris places une quarantaine de jeunes femmes.

     Sarah se trouvait en face d’Eugénie. Elles se souriaient comme elles l’avaient fait au bord de l’étang. Intimité et complicité, même au milieu de leurs camarades.

     Puis une expression mystérieuse passa sur le visage de Sarah. Mystérieuse et mutine. Peu après, ses épaules s’affaissèrent imperceptiblement, comme si elle se tassait sur sa chaise.

     Eugénie en fut intriguée mais comprit rapidement le pourquoi de la chose, quand elle sentit le pied ganté de soie de son amie frôler son genou. Incontinent, elle lui rendit son sourire.

     Quelques jours auparavant, elle aurait rougi de honte à l’idée de ce jeu. Elle aurait eu peur de se faire découvrir. Mais à présent, elle ne voulait qu’une chose, jouer. Elle se tassa à son tour sur sa chaise, écarta quelque peu les jambes pour permettre à la jambe de son amie de se frayer un passage entre ses cuisses.

     Sarah ne se fit pas prier. Ses doigts de pieds, parés de soie, sinuèrent doucement, sensuellement, sur les bas d’Eugénie. Le frisson électrique qui l’envahit lui fit oublier en un rien de temps la salle, le repas, ses camarades, la mère supérieure. Elle se mordit la lèvre du bas. Elle fixa son amie, l’invitant à poursuivre son jeu.

     Eugénie tira sa chaise pour se coller le plus possible au bord de la table.

     « Approche de mon con, Sarah. Viens voir comme tu le rend humide en un rien de temps, pensait-elle alors que le pied de son amie venait de dépasser le haut de ses bas pour s’aventurer sur sa chair.

     D’un commun accord, elles avaient toutes deux décidé de ne plus porter de sous-vêtements autre que des bas et des jarretelles. Elles voulaient laisser à la disposition de l’autre, en permanence, leur intimité. Comme un lien secret les unissant dans le plaisir.

     Le pied de Sarah trouva sans mal le sexe d’Eugénie. Le contact de la soir sur son clitoris lui fit perdre un instant pied sur terre. Elle dut faire un effort pour ne pas gémir de plaisir. Son sexe luisant de plaisir imprégna en un instant le bas de soie de sa cyprine.

     Pour attirer sur elle son regard, Sarah retira son pied et articula, sans le prononcer, le plus discrètement possible, une courte phrase qu’Eugénie lut sans mal sur ces lèvres qu’elle aimait et connaissait.

     « Tu mouilles bien, cela m’excite. »

     Puis son pied retourna entre les cuisses d’Eugénie. Elle essaya, alors que son amie flattait son intimité, de poursuivre son repas mais aucun aliment n’avait de goût à côté de ce qui se passait sous la table.

     Et ce fut, soudain, une seconde interruption de leurs jeux. Bien différent de la première. Il ne s’agissait pas, là, d’un brusque retour à la réalité. Non. L’interruption venait du rêve même. Elle venait de la mère supérieure.

     « Qu’est-ce que cela veut dire ? explosa-t-elle d’une voix mécontente, autoritaire et impérieuse, tout en soulevant la nappe devant Eugénie. »

     Ses jambes apparurent, ainsi que sa robe relevée sur ses bas, ainsi que le pied de Sarah. Elle ne le retira que lentement, comme si elle voulait proclamer haut et fort qu’elle ne ressentait ni honte ni gêne. Cette assurance donna de la force à Eugénie.

     Elle tourna la tête vers la mère supérieure avec la même lenteur qu’avait mise son amie à enlever son pied.

     « Cela veut dire qu’elle me caresse la chatte et que j’y prends beaucoup de plaisir, madame. »

     Le sourire et le regard effronté qui accompagnèrent sa réponse provoquèrent une certaine effervescence dans la salle. Eugénie l’entendait bien. Certaines de ses camarades étaient outrées, voire choquéea ; d’autres riaient sous cape devant une telle impertinence ; quelques-unes enviaient les jeux de leurs camarades.

     La mère supérieure, dont la mine austère et froide tranchait avec le tumulte du réfectoire, ne broncha pas. Elle laissa la vague de réactions passer.

     « Veuillez me suivre, mademoiselle Eugénie, dit-elle avant de tourner la tête vers Sarah. Et vous, veuillez vous tenir à ma disposition. Je m’occupe de votre amie puis ce sera votre tour. »

     Elle prononça le mot amie avec un mélange de mépris et de dégoût.

     « Vous connaissez la route de mon bureau. Je vous suis, mademoiselle. »

     Eugénie se leva et passa devant la mère supérieure. Elle ne craignait pas le sermon ou la morale qu’allait lui faire cette femme autoritaire. Elle ne craignait pas la honte qui pouvait tomber sur elle. Non. La seule chose qu’elle craignait était de se faire renvoyer de ce pensionnat pour lequel ses parents avait du faire jouer leurs relations.

     Dans le bureau de la mère supérieure, celle-ci lui fit signe de s’asseoir. Ses traits ne s’étaient pas desserrés. Eugénie commença à avoir vraiment peur.

     « Mademoiselle, commença-t-elle sans détour, votre attitude me déplait autant qu’elle me déçoit. Vous êtes une jeune femme catholique et française. Vos parents ont choisi ce pensionnat pour faire de vous une futur mère de famille, parée des vertus et des qualités qui font la force de notre pays et de notre religion. Nous sommes là pour vous éduquer, pour vous inculquer certaines valeurs fondamentales dans le monde actuelle. Et vous, que faites-vous ? Vous vous vautrez dans les plaisirs pervers du saphisme, qui dénature votre nature profonde de jeune femme.

     D’une part, je ne puis vous laissez vous perdre comme cela. D’autre part, je ne puis laisser courir le risque aux pensionnaires de notre établissement d’être perverties par de telles humeurs. Notre établissement a une réputation qu dépasse largement les limites de l’Ile de France. Votre amie vient de loin, comme vous devez le savoir. Pour toute ces raisons, je ne peux laisser deux fruits pourris gâter le panier.

     Je me vois donc contrainte de vous mettre devant un choix que je n’aime pas proposer. Il est le suivant. Soit nous vous renvoyons, avec tout ce que cela peut signifier auprès de vos parents, auxquels nous ne pourrons cacher les raisons de ce renvoi. Soit vous acceptez une séance d’éducation, afin que nous puissions vous montrer quelles sont les mœurs que doit avoir une jeune femme de notre beau pays.

     Malheureusement, je ne puis vous laisser tout loisir de réflexion. Un tel mal doit être éradiqué au plus vite, sans coup férir. Je vais donc compter jusqu’à cinq et, alors, vous me ferez part de votre choix. Le renvoi ou l’éducation. Sans réponse de votre part, je considérerai que vous souhaitez être renvoyée mademoiselle. »

     Ayant fini sa tirade, elle se leva, autoritaire et distante, et vint se placer derrière Eugénie puis commença à compter, lentement.

     « Alors, mademoiselle, votre choix ? fit-elle quand elle arriva à cinq.

     - L’éducation, madame, répondit sans hésitation Eugénie. »

     D’une part, un renvoi était impensable, d’autre part, elle sentait bien que l’éducation telle que l’entendait la mère supérieure pouvait lui plaire autant que ses jeux avec Sarah.

     « Soit. Je vous que vous n’avez pas entièrement perdu la raison, mademoiselle. Veuillez enlever vos robes, corsages et jupons. Ne gardez que vos bas. »

     Tout en parlant, elle alla actionner une cloche sur son bureau. Peu après, quelqu’un toqua discrètement à la porte du bureau. La mère supérieure ouvrit à peine la porte pour dicter un ordre.

     « Allez me chercher monsieur le superviseur. »

     En entendant cela, Eugénie sentit une nouvelle vague de plaisir la parcourir. C’était comme si on avait dit « allez chercher Sarah ». En effet, le superviseur était un de seuls hommes admis dans l’enceinte du pensionnat. Son regard était aussi lubrique qu’obscène. Elle pressentait qu’elle allait aimer l’éducation que l’on voulait lui donner.

     Elle se déshabilla sans un mot. Si elle s’était écoutée, elle aurait retiré en hâte ses vêtements. Mais elle ne voulait pas se montrer trop pressée de découvrir son éducation, de peur de ne pas y avoir droit en intégralité.

     Quand elle fut nue, parée de ses seuls bas de soie, la mère supérieure s’approcha d’Eugénie et, prenant son menton entre les doigts de sa main gauche, détailla quelques instants le corps de la jeune femme qui ne masquait même pas ses seins ou sa toison derrière ses bras. Elle se tenait droite et fière de sa nudité.

     « Je comprends votre amie Sarah, dit la mère supérieure en passant derrière Eugénie. Vous êtes fraîche et jolie. »

     Elle accompagna sa phrase d’un geste de la main pour aller enserrer le sein droit d’Eugénie afin de le pétrir. Elle fit cela d’une main experte mais sans douceur. Notre amie en ferma les yeux.

     « Une belle poitrine bien ferme et haute, n’est-ce pas ? Des bonnes mamelles de traînée saphique ? »

     Elle continua à pétrir son sein. Derrière la brutalité de sa caresse, Eugénie vit sans mal une main habituée à ces caresses. Le plaisir l’envahit à nouveau.

     « Ta catin te caresse aussi bien que moi ? Elle a pétri tes seins comme moi ?

     - Non madame, fit Eugénie en s’abandonnant à elle comme elle s’était abandonnée à Sarah. »

Par Chevalier de Ferreol
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Mercredi 21 octobre 3 21 /10 /Oct 11:55

VII

VII





            - Non madame, fit Eugénie en s’abandonnant à elle comme elle s’était abandonnée à Sarah. »

Puis la mère supérieure posa une main sur son dos et commença à y exercer une pression.

« Veuillez posez vos coudes sur mon bureau, mademoiselle et m’offrir votre croupe. »

Elle guida sa jeune pensionnaire jusqu’à ce que son dos soit à l’horizontal.

« Bien. Courbez encore un peu plus votre dos. Voilà. Offrez moi bien ces fesses et votre intimité. »

Eugénie, accoudée au bureau, la tête enfouie entre ses bras, se rendit rapidement compte qu’elle prenait autant de plaisir dans ce bureau que sous le saule pleureur. De plus, elle savait que là, maintenant, les choses allaient se poursuivre. Le superviseur allait venir et il n’allait pas se contenter de regarder. Le cours de ses pensées fut interrompu par la claque que déposa sur sa fesse droite la mère supérieure.

« Voilà mademoiselle à quoi vous expose votre conduite. Une fessée, une correction pour vous faire comprendre que c’est aux verges et non aux cons que nous devons nous consacrer, nos, les femmes.

- Oui madame, répondit Eugénie, d’une voix blanche, ne voulant pas montrer une quelconque réaction dans un sens ou dans l’autre. »

La main de la supérieure vint honorer la seconde fesse. Un second éclair où se mêlait autant de plaisir que de douleur parcourut Eugénie. Elle avait envie de dire « encore » à sa supérieure mais n’en fit rien. Elle avait décidé de ne manifester aucune émotion, de rester de marbre autant que possible car elle sentait confusément que la mère supérieure cherchait à provoquer une quelconque réaction.

Cette dernière continuait à fesser sa jeune pensionnaire. Elle alternait les fesses, prenait son temps. A un moment, sa main libre, qui était posée sur une des jambes d’Eugénie, remonta entre ses cuisses pour aller masser son clitoris. Là encore, dans cette caresse comme dans les autres, la femme excellait. Elle prit, en quelques mouvement de doigts, possession de l’intimité d’Eugénie, alors que son autre main continuait à rougir la tendre peau de ses belles fesses.

« Il n’y a pas de doute, mademoiselle, les femmes vous font de l’effet. »

Disant cela, elle glissa un doigt en Eugénie puis cessa ses claques, pour se concentrer sur le va et vient de son doigt.

« Il nous faut tout à fait extirper de vous le goût pour ce tel péché. Et je ne vous qu’une façon de procéder. »

Là, elle sortit son doigt puis, un instant après, en glissa deux, en accélérant la cadence.

« Il nous faut vous apprendre à aimer ce pour quoi nous sommes faites, c’est à dire la verge. Je sens déjà que mes deux doigts vous font pâmer de plaisir. Vous êtes si humide et moite. Imaginez quand ce sera une queue bien dure, mademoiselle ! »

Eugénie avait déjà connue ces plaisirs. Elle aimait autant les hommes que les femmes mais, une fois de plus, ne voulut rien dire à la supérieure. Elle s’enfonça dans son mutisme, toute entière à son plaisir. Elle voulait la queue du superviseur autant que les doigts de sa supérieure.

Peu après, l’on toqua à la porte du bureau.

« Entrez, monsieur le superviseur. »

Les gonds firent entendre leur grincement, la supérieure retira ses deux doigts et posa une main sur le dos d’Eugénie.

« Veuillez rester ainsi, fit-elle, avant de s’adresser à l’homme qui venait d’entrer. Monsieur, je vous présente la première de nos deux pensionnaires qui croient pouvoir se passer des hommes.

- Encore une petite impudente.

- Je vous ne le fait pas dire, monsieur. Mais elle a choisi de recevoir notre éducation plutôt que de quitter le pensionnat.

- Espérons qu’elle en comprenne le sens.

- Vous n’avez jamais failli, monsieur. »

Leurs deux voix étaient pleines d’assurance et de luxure. Comme s’il ne s’agissait là que d’un jeu entre eux. Eugénie espérait qu’ils allaient jouer longtemps avec elle.

Le superviseur fit quelques pas pour s’approcher d’elle.

« Mais je reconnais là Eugénie, l’une de nos plus appétissantes pensionnaires. Je préfère largement éduquer cette jeune femme là que la fille du Duc de Peaunes ou encore celle du banquier Schmidt.

- Comme je vous comprends, monsieurs. Et pour y avoir déjà gouté, je peux vous assurer de la fermeté de sa croupe et de la douceur de sa peau.

- Alors l’honorer  sera un plaisir.

- Regardez mes doigts, ils sont luisants de son plaisir.

- Laissez moi y goûter.

- Approchez, mon ami. »

S’ensuivit un court silence durant lequel Eugénie crut sentir un frisson parcourir la main de la supérieure, toujours posée sur son dos.

« Quelle délicieuse petite chatte vous m’avez faite goûté là, madame. Il me tarde déjà de la sentir autour de ma verge. Nous mettons nous au travail?

- Avec plaisir. »

Elle retira sa main puis fit le tour du bureau pour aller ouvrir un tiroir et en sortir sans bruit quelque chose, avant de refaire les mêmes étapes en sens inverse.

« Le bandeau ! Bonne idée que vous avez-là madame. »

En effet, la mère supérieure banda les yeux d’Eugénie l’instant d’après. Dans les faits, comme celle-ci gardait déjà les yeux clos, il n’y eut pas de changement mais ce fut quand même un nouvel univers qui s’ouvrit à elle. Tout le plaisir, toute l’excitation qu’elle ressentait se concentrèrent dans sa tête, inondant ses pensées. Elle était livrée au bon plaisir d’un homme et d’une femme qui voulait l’éduquer, elle prenait cela comme un jeu. Elle ne voulait qu’une chose, jouir de ce plaisir, vivre intensément chaque geste, chaque parole dont elle était l’objet.

Puis il y eut les mains rugueuses de l’homme sur ses hanches. Le contact de l’écorce, celui du bûcheron. Eugénie frissonna et retint difficilement un gémissement. Elle dut se mordre les lèvres pour ne pas montrer son plaisir, qu’elle voulait garder secret pour le moment.

Après les mains, sans crier gare, sans avertissement, il y eut la queue de l’homme. Elle l’investit rapidement, soudainement.

Là, Eugénie ne put retenir un soupir, comme si la vague de plaisir soulevée par le menbre chaud et dur du superviseur était venue mourir dans sa bouche.

« Baisez-moi bien, s’il vous plait. Eduquez-moi comme il faut. »

Eugénie fut surprise par ses propos. Elle ne voulait pas trahir son excitation. Elle voulait se montrer le plus impassible possible, afin d’aiguillonner le désir de ses deux amants, de les piquer au vif. Mais là, toute résistance était vaine devant le puits de plaisir que se mit à forer en elle le superviseur.

Ses mains solidement agrippés, ses hanches actives, sa verge conquérante, tout ce qu’il lui donnait d’elle la rendait folle.

« Vous voyez, monsieur le superviseur. Elle nous le demande elle-même. Elle veut se faire baiser.

- Je vais lui faire aimer ma queue à cette petite chienne.

- Elle est là pour y prendre goût. Elle est la pour comprendre à quoi doit servir son con. »

Eugénie fermait les yeux de plus en plus fort contre le bandeau. Elle serrait ses mâchoires. Son corps entier était tendu par le plaisir que répandait en elle les coups de boutoir du superviseur. Il allait et venait avec vigueur, avec autorité et assurance. Il ne semblait avoir qu’une idée en tête, celle de baiser l’une de ses pensionnaires le mieux possible.

« Braquemardez-la bien, cette jeune demoiselle. Qu’elle retienne bien la leçon.

- Mais ne dit-on pas qu’une bonne leçon comporte plusieurs parties, madame ? demanda l’homme sans cesser de s’activer en Eugénie.

- Vous êtes dans le vrai, monsieur. Sortez de notre jeune pensionnaire, nous allons lui faire goûter son plaisir autour de votre verge.

- Bonne idée, madame mais laissez moi encore profiter de ce délicieux con.

- Faites à votre guise, monsieur, tant que vous ne jouissez pas trop vite. »

L’instant d’après, il était hors d’Eugénie mais pas pour longtemps. Juste pour frotter son gland chaud et luisant sur le clitoris et les lèvres de son amante.

Puis il reprit ses assauts, avec une force renouvelée. A ce rythme, Eugénie sentait son orgasme monter, envahir son esprit et son corps.

Comme s’il lisait ses pensées, le superviseur ralentit puis sortit.

« Mettez-là à genoux, je vous prie, madame. Il est temps d’explorer un nouveau chapitre.

- Soit ! »

La mère supérieure posa une main sur l’épaule droite d’Eugénie et l’autre sur ses cheveux. La guidant autant que la forçant, elle mit Eugénie à genoux. La main sur son épaule était douce, prévenante alors que l’autre, enserrant le sommet de son crâne était de fer. Un contraste excitant, si encore Eugénie pouvait l’être encore plus.

« Ouvrez la bouche, mademoiselle, fit la mère supérieure. »

A peine l’eut elle ouverte que le superviseur s’y avança. Ses lèvres se refermèrent sur la queue dure comme la pierre. Sa langue chercha le gland. Ses mains se levèrent pour aller s’emparer des hanches de son amant.

« Non, mademoiselle, dit avec tranchant la mère supérieure. Laissez vos mains le long de votre corps, je vous prie. »

Eugénie s’exécuta sans cesser de s’occuper de la queue dans sa bouche. Le superviseur allait et venait doucement. Elle jouait avec son chibre chaud et moite du bout de la langue, avec toute sa bouche, avec passion, en s’oubliant à la tache.

« Le goût de votre cyprine vous plait sur cette queue, mademoiselle ? Sucez bien cette verge. Sucez bien mon ami le superviseur. »

Elle posa une main sur son crâne.

« Je vais vous aider. »

Puis elle se mit à guider, à accompagner les mouvements d’Eugénie. Qui totalement, prise entre la main de la mère supérieure et la queue du superviseur. Cette dernière investissait sa bouche en allant de plus en plus loin. La main sur son crâne dirigeait de plus en plus.

Eugénie était parcourue de spasmes, de frissons. Elle était au bord de l’orgasme. Quelques coups de queues suffiraient. Elle voulait leur demander de finir de la baiser, de la faire jouir.

Elle ne put le faire car elle se réveilla.

D’un coup, elle fut dans la réalité de sa chambre, de sa vraie vie. L’orage sévissait toujours. C’était lui qui l’avait tiré de son sommeil et de son rêve, une fois de plus.

Trop accaparée par son plaisir, elle ne pensa qu’à une chose, faire descendre sa main entre ses cuisses pour se faire jouir.

Ce qu’elle fit en un rien de temps, du bout des doigts, sur son clitoris.

 

 

 

Par Chevalier de Ferreol
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